Renault Zoé : les réparateurs ne lui disent pas merci

Renault Zoé : les réparateurs ne lui disent pas merci


Plus simple en termes d’entretien que les voitures à moteur thermique, la voiture électrique du losange suscite la moue dans les ateliers.
Quelque peu déroutante pour des bataillons d’automobilistes habitués au rayon d’action des moteurs thermiques, la voiture 100 % électrique déstabilise également les garagistes, mais dans leur cas, en raison de son faible entretien. Le « Journal de la rechange et de la réparation » (J2R) a soumis à des mains expertes un exemplaire de la Renault Zoé, la voiture électrique actuellement la plus vendue en France, pour avoir son avis sur les différents points de contrôle et entretien du véhicule, comme la revue professionnelle le fait traditionnellement pour les principaux modèles du marché, essence ou diesel.
Verdict : «C’est la remise en cause du métier. Les voitures électriques, c’est la fin de l’entretien. Je préfère quand même les voitures hybrides, qui conservent un moteur thermique traditionnel avec des bougies, des filtres, de l’huile, une distribution... Pour un pro généraliste comme je le suis, il faut certainement ne pas perdre de temps sur le sujet », analyse le réparateur interrogé par la revue spécialisée, qui de plus n’est pas tranquille en termes de sécurité : manipuler une Renault Zoé implique une désactivation temporaire de la puissante batterie, via un connecteur de sécurité caché sous le tapis de sol du passager avant. Or « je n’ai pas encore fait la formation pour travailler sur les hautes tensions, et je n’ai pas l’équipement pour cela », ajoute le même garagiste indépendant. Hors du réseau Renault, point de salut ?
Beaucoup moins de composants

Paradoxalement, ces critiques seront plutôt un solide argument aux yeux des clients, qui peuvent grâce à de tels véhicules « à courant » alléger sensiblement leur facture annuelle d’entretien. Commercialisée depuis le printemps 2013, la Zoé a généré au total quelque 15.000 ventes en France, loin devant sa cousine Nissan Leaf. Sous le capot de la petite berline fabriquée à Flins (Yvelines) qui emprunte des éléments de châssis à la Clio de génération précédente, beaucoup d’organes ont disparu : plus de filtre à air, de courroie de distribution, de bougies, d’embrayage ou bien évidemment de pot d’échappement... Seuls subsistent des classiques « consommables » (liquides de frein, de refroidissement, de lave-glace, filtre d’habitacle), et un peu d’huile pour le carter logeant l’inverseur de marche arrière et le différentiel, détaille le « J2R ». Autant dire, rien de passionnant pour la marge des centres auto.
Quant au bloc moteur électrique, qui était jusqu’à présent acheté complet chez Continental, il est naturellement exempt de toute vidange, et Renault vient de lui apporter des modifications notables en termes de performances. Le nouveau moteur à rotor bobiné et stator, désormais fabriqué en interne à l’usine de Cléon, est plus compact (-10 % en taille), et son autonomie a été augmentée d’environ 30 kilomètres en théorie, soit environ 15 km dans des conditions de roulage réelles. Débarrassé de certains matériaux rares et chers présents dans son ancien aimant, ce moteur qui a demandé huit ans de recherches développe un meilleur rendement, tandis que l’ensemble électronique de puissance a vu son volume divisé d’un quart. Il a donc moins que jamais vocation à passer dans les mains des services après-vente, tandis que les clients seront plus tranquilles qu’avant en termes d’autonomie. Non décidément, la voiture électrique, les garagistes ne lui disent pas merci...
http://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/021224991005-renault-zoe-les-reparateurs-ne-lui-disent-pas-merci-1139393.php

+1

Les VE sont encore très minoritaires mais s'ils se développent, le métier évoluera.
De là disparaître ...
Il y aurait juste une diminution d'effectif mais quand ça tombe sur ta profession, ça ne fait pas plaisir.

Je ne m'inquiète pas trop pour eux. Je pense qu'il y a encore de la marge avec la quantité phénoménale de diesel vendus pour des usages inadaptés. Un filtre colmaté, des injecteurs bouchés de chez bouchés et une vanne EGR qui rend l'âme (parfois tout ça sur le même véhicule...) ça te sauve ta journée...
Heureusement qu'il y aura quelques client VE qui passent avec le sourire payer leur entretien à quelques dizaines d'euros.
Un client satisfait, c'est toujours bon pour le moral des troupes !

Faut juste espérer qu'il y ait une relle volonté de mettre fin à l'obsolescence programmée. On peut rêver qu'on ne parlera bientôt plus de réparation et mise à la casse, mais de mise à jour: mise a jour de moteur, mise à jour de batteries, mise a jour de l'ordinateur de bord, etc...ce serait super de pouvoir garder la meme caisse tout en bénéficiant des progrès techniques.

crazyfrog a écrit:Faut juste espérer qu'il y ait une relle volonté de mettre fin à l'obsolescence programmée. On peut rêver qu'on ne parlera bientôt plus de réparation et mise à la casse, mais de mise à jour: mise a jour de moteur, mise à jour de batteries, mise a jour de l'ordinateur de bord, etc...ce serait super de pouvoir garder la meme caisse tout en bénéficiant des progrès techniques.

Ah oui ! bon raisonnement, surtout les batteries à rénover, recycler, améliorer, ce sont les poumons des voitures électriques, les moteurs évolueront, les batteries, rien que du bon en perspective.
bon ne parlons pas des vélos électriques pour les tricheurs du tour de france, j'ose ne pas croire qu'ils utilisent ce genre de vélo, mais la tricherie est partout dans tout les domaines. que faire ??? Suggerer que les véhicules de la caravane du tour, soient tous électriques ??? , même les motos et autres véhicules de la caravane publicitaire, pourquoi pas ????? ya du boulot à faire côté Skoda et compagnie !!!!! qui sait un tour sans CO 2 !!!!

Je l'avais proposé l'an dernier sur le forum, ce serait magique et cela stresserait moins les coureurs.
Allez Musk fais une proposition.

Et en plus on pourrait dire au moins. qu'on a un tour propre .. Pour les véhicules

Quoiqu'il en soit, la voiture électrique déstabilise tout le monde ...

Le conducteur lambda qui se demande ce que peut bien être cette chose qu'il croise de plus en plus souvent et qui se rassure avec sa thermique en ânonnant ses réserves stéréotypées à propos de l'autonomie ( sans objet dans 90 % des cas ).

Le commercial ... qui pourrait se contenter d'essayer de vendre mais qui blo-blo-bloque sur le concept ( sur instruction des concessions ?... ).

Le garagiste, qui aimerait tellement que Renault sorte une Zoé version diesel parce qu'elle a une bonne bouille quand même ( c'est du vécu ... ).

Le garagiste encore et surtout  car après avoir réussi à s'arrimer à l'électronisation à outrance des thermiques ( en y perdant des plumes ) se retrouve ( se retrouvera ) dépossédé de sa science du feu et de sa raison d'avoir pignon sur rue.

La bagnole comme tant d'autre choses est en pleine révolution ( révolution lente en l’occurrence ), et il y aura des gars qui resteront sur le bord de la route.

( Cela me fait penser à la photo argentique, les très rares laboratoires qui ont réussi par miracle à ne pas fermer se retrouvent aujourd'hui à faire des heures sup.)

Les métiers évoluent et certains finissent par disparaître, ce n'est pas une nouveauté ; mais on verra aussi probablement apparaître de nouveaux métiers, par exemple des spécialistes de la batterie capables de remettre à niveau une batterie vieillissante, ou d'en faire une presque neuve à partir de deux usagées...

Encore des erreurs,
Il n y a pas moins d aimants dans le R240 que dans le Q210 car les deux ont un rotor bobiné.

Euuhh... Cela fait quand même quelques années que les effectifs des garages de réparations ont fondu comme neige au soleil. Avant que les japonais imposent leur zéro défaut, on allait quand même assez souvent dans l'officine du garagiste. Maintenant, on fait un entretien annuel tous les ans ou tous les 15 à 20 000 kilomètres. Ma R5, c'est tous les 5000 km qu'il fallait l'amener à la révision. Et a peu près toutes les 2 vidanges, il fallait changer une bague qui tenait le levier de vitesse...

Mon ex-beau-frère a commencé comme mécanos dans un petit garage, dans l'atelier ils étaient 6 mécanos (chef d'atelier compris). Il faisaient environ 1 joint de culasse par semaine. La dernière fois qu'on en a discuté, il en faisait 1 par an ... Il travaille maintenant pour un concessionnaire Suzuki qui doit vendre 2 fois plus de voitures que le garage où il a commencé. C'est lui le chef d'atelier, il a un mécano confirmé et un apprenti. Le métier a beaucoup changé surtout avec l'électronique. C'est simple, tu passe la valise et soit elle te dit exactement quelle est la panne et c'est réglé en très peu de temps. Soit, çà devient très compliqué ...

Le véhicule électrique n'est qu'une évolution vers toujours moins d'entretien.

Une évolution/rupture car on bascule d'un seul coup dans une technologie qui n'a plus rien à voir avec la précédente ... mais il reste quand même les pneus, les plaquettes de freins, le réservoir du lave-glace ...

Là aussi, c'est un métier d'avenir à inventer...

Le garagiste de VE est-il une évolution d'un garagiste d'aujourd'hui, d'un électricien ou encore d'un informaticien ?
Peut-être aurons-nous 3 (ou plus) magasins à aller voir en fonction de la panne ou de l'entretien ?
Un peu comme aujourd'hui pour les pneus qui sont rarement vendus en concessions...

C'est sûr que pour l'instant, il est difficile de trouver des opérateurs compétents sur Zoé

Imaginez le désarroi des fabricants de fiacres, diligences et charrettes au tout début du 20ème siècle.
Pendant que je tenais le stylo pour signer le bon de commande de la Zoé , j'apercevais un mécano avec ma femme en grande discussion. (Il faisait tout pour la dissuader de prendre cette voiture.)

De toute façon, les constructeurs vont trouver des solutions pour "faire de l'après vente", peut être avec les produits connectés, du soft pour les nouvelles fonctions embarqués, par exemple.
Les premières auto dans les années 60 ou 70 avaient une courroie de distribution qui tenait à vie (moteurs Alfa Roméo, Fiat, GS Citroën, puis est arrivé dans les années 90 les fameuses courroies qui pétaient après 80 000 km, avec certaines qui se sont révélés d'une fiabilité catastrophique (moteur 1.8D Ford, les premier 1.9 TDi etc). Lorsque les constructeurs sont passés avec une majorité d'autos vendues en "contrat d'entretien", comme par magie les courroies ont recommencées à tenir 160 000 ou 250 000 km et les espacements entre vidanges se sont rallongés. Le Scénic que j'avais pour le boulot l'année dernière à fait 150 000 km avec 4 passages au garage (vidange chaque 30 000 km), les plaquettes ont durées 120 000 km, mais le contrat était payé tous les mois.
J'imagine que si Google s’intéresse à l'automobile, c'est que justement la prochaine offensive pour se servir de l'automobile pour faire du placement de produit sera les services connectés, et les VE ne seront pas épargnés, bien au contraire.
Den

En effet le métier de garagiste va évoluer comme il le fait depuis de nombreuses années déjà, peut-être faudra-t-il principalement le baer sur le recyclage notamment car il faut de la technicité, les opérations classiques basiques (freins, suspension, pneumatiques) étant laissées aux généralistes de style POINT S and co, et en effet création de techniciens informatiques capables de dépanner TOUS les VE. Mais ça ne va pas se faire tout de suite, le parc VT existe et est loin d'être mort, il faudra de toute façon en garder une partie, le VE n'est pas la clé du problème du déplacement.

Zébulon a écrit:Une évolution/rupture car on bascule d'un seul coup dans une technologie qui n'a plus rien à voir avec la précédente ... mais il reste quand même les pneus, les plaquettes de freins, le réservoir du lave-glace ...

L'irruption de l'électronique a été une rupture technologique au moins aussi conséquente. Puis, il y a eu l'irruption de l'informatique. Contrôle le bon fonctionnement d'un circuit électrique alimenté par faisceau ou par bus, ce n'est pas vraiment la même chose.

L'électronique a été une grosse révolution. Avant le réglage d'un moteur était un partie noble du métier de mécanicien. D'accord, certains moteurs devaient être réglés souvent... Après le passage à l'injection électronique, la plupart des mécanos ne pouvaient faire qu'un constat ça marche/çà marche pas. Dans le second cas, il fallait passer la valise et mettre en place les réglages proposées par l'électronique. Et si ça marchait toujours pas, il fallait envoyer des enregistrements au constructeur qui seul avait les moyens de comprendre ce qui se passait ...

PS : lors de vacances en Italie dans ma famille dans les années 80, j'avais été étonné de voir des officines qui indiquaient "electro-automecanico". Il s'agissait d'officines de mécaniciens spécialisés dans toute la partie électrique et électronique de la voiture. J'ai rien vu de tel de ce coté-ci des Alpes.

Je me rappelle être allé avec mon père chez un électricien automobile au début des années 70 ... Il me semble même qu'il existait des CAP d'électricité automobile ?...

PS : je n'habitais pas en Italie

Je me lance dans un CAP de réparateur de calendrier de programmation de charge du dimanche et désactivation définitif de POI "station service" ?

C'est bon je connais la sortie

planplan a écrit:Je me lance dans un CAP de réparateur de calendrier de programmation de charge du dimanche et désactivation définitif de POI "station service" ?

C'est bon je connais la sortie

Pour le calendrier..c'est mort comme métier car c'est plus la Zoé que je programme. ..c'est ma wallbox qui gère. ..

Moi je suis en train de développer un supercalculateur qui permet de calculer une mensualité pour achat/Loa/lld de Zoé en fonction :
Du prix d'achat de la version
De la durée du crédit ou de la location
De l'apport
Des reprises et des différents bonus en cours

Et cerise sur le gâteau, calcul de la valeur résiduelle à terme !


C'est une blague, mais j'aimerais bien

Ma zoé n'a pas le bug du dimanche, elle charge tous les jours de la semaine au calendrier.
Étonnant non ?
Den

ze a écrit:Encore des erreurs,
Il n y a pas moins d aimants dans le R240  que dans le Q210 car les deux ont un rotor bobiné.

Et le coup de "l'inverseur de marche arrière" parait tres suspect également. Une simple modification soft de la sequence de contrôle des igbt permet d'inverser le sens de rotation, sans faire intervenir de mécanique dédiée.