Que sont prêts à faire les français pour lutter contre le réchauffement climatique ?

Adème-Stratégie a écrit:Les Français, loin de sous-estimer le problème du réchauffement de la planète, témoignent d’une inquiétude largement partagée.
Pour la majorité de nos concitoyens, les difficultés économiques que nous connaissons ne dispensent pas de relever le défi climatique.
Ils n’excluent pas des changements importants dans leurs modes de vie à condition qu’ils soient équitablement répartis entre tous.
Les Français déclarent majoritairement pratiquer plusieurs gestes vertueux pour l’environnement dans leur quotidien même si pour certaines actions relatives à la mobilité les marges de progrès sont importantes.
En matière de climat, l’enjeu reste aujourd’hui de convaincre, mais surtout de rassurer par le passage à l’action individuelle et collective.

Adème-Stratégie a écrit:Les Français plébiscitent largement (80%, + 3 points en 2015) le développement des « énergies renouvelables même si les coûts de production sont plus élevés pour le moment ». L’installation « dans les foyers des compteurs électriques qui analysent les consommations pour permettre aux gens de faire des économies d’énergie » est la deuxième mesure la plus populaire, avec 75% des Français qui la jugent assez ou très souhaitable (-2 points). Plus contraignant, « obliger les propriétaires à rénover et à isoler les logements lors d’une vente ou d’une location » recueille 69% d’avis favorables (+ 4 points) sur un échantillon qui compte 64% de propriétaires. Une majorité de ces derniers (63%) consent donc à cette mesure qui les concerne pourtant directement. « Taxer les véhicules les plus émetteurs de gaz à effet de serre » (62 %, – 4 points) et « augmenter le prix des produits de consommation qui nécessitent un transport sur une longue distance » (60%, + 6 points) sont aussi majoritairement acceptés.

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Désormais proche d’une majorité d’acceptation (47%), « instaurer une taxe carbone » connaît une des plus fortes progressions depuis 2014 (+ 6 points). Peu populaire mais en progression, « abaisser la vitesse sur autoroute à 110 km/h » n’atteint que 39% d’avis favorables (+ 5 points) et « densifier les villes en limitant l’habitat pavillonnaire au profit
d’immeubles collectifs » se heurte toujours aux aspirations de nos concitoyens avec seulement 31% des individus qui y sont favorables (+1 point).

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Ce sont toujours les changements de comportements relatifs à la mobilité (utilisation de transports en commun, pratique du vélo ou covoiturage) qui semblent les plus compliqués à adopter. Plus du quart des répondants les jugent difficiles et plus de 20% impossibles à mettre en œuvre, en particulier pour les plus âgés et les ruraux. La présence d’une offre de transport en commun, la longueur des distances à parcourir, l’état de santé mais aussi les habitudes de déplacements jouent alors comme des contraintes qui limitent les passages à l’acte. Quant au transport aérien, 32% des Français ne sont pas vraiment prêts à y renoncer pour leurs loisirs afin de lutter contre le réchauffement climatique et 13% déclarent qu’ils aimeraient bien le faire mais qu’ils ne le peuvent pas. Le secteur des transports, premier émetteur de gaz à effet de serre en France, s’avère plus difficile à faire évoluer par des modifications de comportements individuels que d’autres postes de consommation comme l’alimentation ou les biens courants.

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Des marges de progression existent cependant dans les transports comme dans d’autres domaines. Ainsi pour l’utilisation des transports en commun à la place de la voiture et pour la pratique du vélo, la part des individus qui déclarent qu’ils pourraient le faire assez facilement progresse respectivement de 4 et 5 points. C’est aussi le cas (+ 5 points) pour le choix de produits avec peu d’emballages. Reste alors à faciliter l’adoption de ces pratiques vertueuses afin qu’elles deviennent de nouvelles habitudes largement partagées, c’est-à-dire de nouvelles normes sociales qui s’imposent naturellement à tous sans que chacun ait à y penser. Cela passe notamment par la combinaison d’incitations individuelles et d’aménagements collectifs (indemnités kilométriques pour le vélo et pistes cyclables, par exemple)