Convention citoyenne pour le climat : Les grands débuts d’une « expérience de démocratie inédite »

Convention citoyenne pour le climat

C’est le jour J pour les 150 citoyens tirés au sort de la convention citoyenne pour le climat. Le premier week-end de travail a commencé ce vendredi.
Leur mission : proposer des solutions pour baisser de 40 % nos émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 et transmettre des propositions, d’ici fin janvier, qui seront soumises à référendum ou au vote du Parlement.
« Il y a des moments que l’on ne veut pas louper dans l’histoire de la démocratie », a déclaré le Premier ministre Edouard Philippe venu rencontrer ces 150 citoyens ce vendredi après-midi

Très mauvaise affaire pour nous.
Il vont forcément conclure qu'il faut du diesel "propre" et surtout pas d'électrique "sale".

Ne soit pas si négatif, même si c'est effectivement une possibilité, il se peut aussi, et c'est ce que j’espère, qu'il y ait une vraie réflexion sur la durée en dehors de toutes polémiques politiciennes, et qu'il en ressorte de vraies propositions qui permettent de faire avancer les choses.
J'ai le droit de rêver, non?

Oui, oui, tu as le droit.

Moi, j'aurais bien aimé être choisi, rien que pour savoir comment les lobbies vont "approcher les heureux choisis" et à quelle hauteur.
Il n'y a pas de raison pour que ça se passe autrement qu'avec nos élus.

Avec 150 avis différents, ça ne va pas être simple de trouver un consensus. Pour atteindre les objectifs , pour ce qui concerne nos modes de deplacement, il faudra forcément prendre des mesures impopulaires de nature à restreindre les libertés et facilités de circuler. Je vais faire mon pessimiste et j'espere me tromper, mais une dictature chinoise avancera plus vite que nous sur ces sujets.

Je viens de lire un article dans le journal local (Kölner Stadt Anzeiger) qui donne quelques chiffres de la consommation d'eau par produit. Je savais qu'un steak de boeuf nécessitait beaucoup d'eau (chiffre donné 8000l/500g) mais j'ai découvert un chiffre intéressant à glisser dans les conversations avec les tenants des fumantes : un litre de biodiesel à base de Soja nécessite 11400 litres d'eau. A rapprocher des consommations des véhicules par 100 km ...

Après, je souhaite bon courage aux 150 premiers expérimentateurs d'une nouvelle méthode de démocratie directe. Avec la mentalité française, il faut s'attendre à ce que, quoi qu'ils proposent, on trouvera des arguments pour expliquer que ça n'est pas ça qu'il fallait faire. Comme PIXEL je me pose la question des messages que les experts (qui sont-ils) vont leur délivrer pour les aider à travailler. A suivre ...

Je pense que le français est plein de bon sens... c'est juste qu'on entend toujours les mêmes pseudo experts, qui nous expliquent ce qu'on doit penser.
Là avec un tirage au sort, on a un panel plus représentatif du français type... Je pense qu'il ne peut en sortir que du mieux par rapport aux pratiques habituelles. Je suis donc plutôt optimiste sur le résultat.

je pense que 150 Français vont découvrir qu'il faut rouler en VE et abandonner dès que possible les VT

Je viens de lire un article dans le journal local (Kölner Stadt Anzeiger) qui donne quelques chiffres de la consommation d'eau par produit. Je savais qu'un steak de boeuf nécessitait beaucoup d'eau (chiffre donné 8000l/500g) mais j'ai découvert un chiffre intéressant à glisser dans les conversations avec les tenants des fumantes : un litre de biodiesel à base de Soja nécessite 11400 litres d'eau. A rapprocher des consommations des véhicules par 100 km ...

Ce sont encore les stats de la FAO visiblement : on a besoin de nettement moins d'eau en Europe pour le boeuf, et le biofuel européen n'est pas produit au soja.
Le défaut (grave) de cetet étude est de se baser sur des infos à maxima et brésiliennes, bien particulières, bien extrêmes, et d'appliquer ça à toute la planète

amiral_sub a écrit:je pense que 150 Français vont découvrir qu'il faut rouler en VE et abandonner dès que possible les VT

J'espère qu'ils vont faire mieux que ça et découvrir qu'il faut marcher à pied ou rouler en vélo non électrique, isoler sa maison et vivre sans smartphone.

Zal'M a écrit:Là avec un tirage au sort, on a un panel plus représentatif du français type...

Et c'est censé nous rassurer ?

Le "français type" est immergé (voire noyé) dans la société de consommation capitaliste.
Il ne calcule qu'en € et à court terme : la solution la moins chère pour son portefeuille est forcément la seule bonne.

ça c'est ce que tu crois savoir.
J'ai vécu à Paris pendant 10 ans, où je ne côtoyais que des personnes avec le même niveau d'étude et a peu prés le même métier (tertiaire avec des revenus au dessus de la moyenne). On était tous d'accord sur la majorité des sujets... ça tournait à la consanguinité.
Je suis désormais dans un village rural de 600 habitants dans le fin fond de la Sarthe et je croise des personnes qui ne vivent pas dans le même monde. Et bien c'est très enrichissant et ça permet de relativiser beaucoup de préjugés.

Tout comme la Rolex, l'Iphone n'est pas le Graal absolu pour la majorité.

Bref, le "français type" est bien plus riche que le stéréotype qu'on nous sert dans les médias.

Zal'M a écrit:Bref, le "français type" est bien plus riche que le stéréotype, qu'on nous sert dans les médias.

Ça dépend de ta définition de "français type".

Tu sembles plutôt parler de diversité, ce qui me semble contraire au terme "type".

pour moi, le mot "type" ressemble à une moyenne et 600 d'un côté, quelques millions de l'autre... où est la moyenne ?

Oui visiblement, on ne met pas la même chose derrière le terme 'type'.
Pour moi le "type" est la somme des sensibilités (et contradictions), là où tu vois une moyenne sans saveur.

Mais je ne vois pas quel autre terme je pourrais utiliser.

Zal'M a écrit:Mais je ne vois pas quel autre terme je pourrais utiliser.

Surtout avec l'expression "panel représentatif" car on rentre tout de suite dans le domaine des statistiques et des moyennes.

Par définition, un "panel représentatif" est fait pour lisser et dégager des tendances en "écrasant" les différences et les sensibilités.

Si on met 150 personnes dans la même pièce et qu'on accorde une grande attention aux différences de chacun, on ressort en général sans aucune action

Le but est de prendre 150 français, choisis au hasard, donc, on devrait avoir une espèce de moyenne-type du français moyen. Ce sont les 150 personnes tirées au sort qui devraient représenter la moyenne de la société. Sauf si le sort en décide autrement. Pendant un certain temps, on va expliquer la situation à ces gens. Le fait est qu'on leur expose le problème dans son intégralité. Or, la plupart des gens voient quelques articles dans les médias et en retiennent un certain pourcentage. Puis, il y a le reste des français, ceux qui s'informent. Or, il y a 2 formes d'informations. Le premier, c'est de tenter de tout lire sur un sujet donné et de se faire sa propre idée. C'est chronophage, mais ce serait la meilleure solution. Et puis, il y a ceux qui s'informent au sein de leur communauté, et là ... on se rend compte qu'ils finissent par avoir la vision restrictive de leur communauté. Pour passer pas mal de temps à discuter sur divers forums et diverses pages FB, je vois bien la masse des gens aux idées fortement formatées et qui croient que tout le monde pense comme eux et qui ne comprennent pas qu'on puisse penser différemment...

Mais, le problème de cette assemblée c'est qu'à partir du moment où ils sont plus informés que la moyenne des français, ces gens-là ne seront plus des français-types.... Mais, ils restent en lien avec leur milieu. Donc, "on" espère qu'ils proposeront des solutions qui pourraient faire consensus et être acceptées par une majorité de français...

En fait, l'expérience a déjà été faite... Dans diverses assemblées, l'information a été faite. Les gens qui participent à ces assemblées savent la réalité du problème. Pour diverses raisons, surtout de légitimité, ils se refusent à appliquer ce que supposent les acquis de leurs informations. Prenons un exemple simple, il existe un rapport du Sénat de 2002 qui présente la problématique du réchauffement global. Des 2 tomes du Rapport sortent un certain nombre de lignes directrices qui auraient permit de réduire l'impact du réchauffement global. Sauf que chacun des sénateurs (et des députés qui ont aussi eu connaissance de ce rapport) savait que le parti qui allait mettre en place les mesures nécessaires allait soulever une telle opposition dans l'opinion publique que durant les 20 années suivantes (au moins) il n'était pas besoin de se présenter sous son étiquette au risque de perdre illico les élections. L'opinion publique n'était pas prête. La crise des gilets jaunes a montré que 15 ans après, elle n'était toujours pas prête. Or, cela devient urgent, et il nous resterait moins de 10 ans pour réagir si on veut espérer être efficaces. Sans compter que si nous sommes les seuls à agir, non seulement nous serons inefficaces, mais qu'en plus d'autres en profiteraient pour prendre notre place.

Bref, je pense qu'à la fin de l'exercice, ces 150 "types" seront convaincus qu'il faut agir. Il proposeront les mêmes solutions que proposent la plupart des spécialistes : diminuer le gaspillage énergétique, remplacer le trio pétrole, charbon, gaz par de l'électricité produite "proprement", développer le recyclage, mettre en place une taxe carbone, ... A moins d'un miracle, je pense qu'il y a peu de chose à espérer de cet exercice. Il aurait peut-être fallu le faire plus tôt, et en masse.

Léonard a écrit:Donc, "on" espère qu'ils proposeront des solutions qui pourraient faire consensus et être acceptées par une majorité de français...
[...]
Il aurait peut-être fallu le faire plus tôt, et en masse.

En masse, à l'échelle mondiale, donc...

Léonard a écrit:le parti qui allait mettre en place les mesures nécessaires allait soulever une telle opposition dans l'opinion publique que durant les 20 années suivantes [...] L'opinion publique n'était pas prête.

On sera sûrement tous d'accord là-dessus :
- Les mesures à appliquer sont extrêmes
- Les politiques n'oseront pas
- Il faudrait que ce soit mondial.

Cette convention permettra peut être de :
- Mieux faire accepter certaines mesurettes impopulaires pour gratter 5 % de CO₂ ...
- Sensibiliser un peu sur l'ampleur du changement à réaliser, c'est toujours ça de pris ?

C'est bien dit caillou !

Oui, on est tous d'accord là-dessus.
Enfin, moi, au moins.
Passer d'une vieille Mégane essence à une Zoé, est-ce que ça fait mes 5 % à moi ?

Et cela ne choque personne que ces gens là soit choisit au hasard ??? On a qu'a faire la même chose avec le président tant que l'on y est !
Franchement j’espère me tromper mais je ne vois pas qu'est ce qui peut sortir de tout cela, à part deux trois mesurettes qui sont déjà dans les cartons et qui n'avaient pas besoin de cette convention.

fabien333 a écrit:Et cela ne choque personne que ces gens là soit choisit au hasard ???

Vu qu'une frange de la population ne croit plus en nos représentants élus. Cette solution permet au moins de couper court aux soupçons d'arrière-pensées carriéristes dans les décisions.

Ce principe de parlement tiré au hasard a déjà existé en Grèce avant JC. Mais du coup ça n'empêchait pas le lobbying.

Ici, on est sur une démarche inhabituelle sur une durée assez courte... on peut espérer que les lobbyistes n'auront pas assez de temps pour être efficaces. Ça vaut le coup de tenter.

Le hasard est aussi le mode de désignation des jurés populaires aux assises.
Apparemment, ça ne choque personne.

Explication de la démarche par Eric Blondiaux sur France inter ce matin.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Le départ est mal calibré... à partir de 1:23:30

Je ne pense pas que cela soit tiré totalement au hasard. Une étudiante a été interviewée et a expliqué avoir été choisie au hasard après s'être inscrite sur une liste. Il y a avait des milliers de volontaires sur cette liste (des étudiants apparemment).