Pile à combustible au bioéthanol par Nissan

un site auquel je suis abonné (pro), assez peu branché VE ...

La marque japonaise annonce le développement de la toute première pile à combustible fonctionnant au bioéthanol. Cette technologie oxyde-solide est une première au sein de l’industrie automobile. Cette pile à combustible utilise la technologie solide-oxyde SOFC (Solid-Oxyde Fuel Cell).

vu sur auto-innovations

Plus besoin de stations hydrogène, a voir le rendement du champ à la roue ....

rodge45700 a écrit:La marque japonaise annonce le développement de la toute première pile à combustible fonctionnant au bioéthanol.
...
Plus besoin de stations hydrogène, a voir le rendement du champ à la roue ....

Je cite l'article :
" Par réaction chimique, de l’hydrogène est généré à partir de ce bioéthanol."

Ils font comment ?
Et que deviennent les autres constituants de l'éthanol ?
Formule de l'éthanol CH₃-CO-OH.
À supposer que l'on puisse extraire les 4 atomes d'hydrogène sans avoir besoin d'énergie, il reste quoi ? Du carbone et de l'oxygène.
Ils deviennent quoi ? Du CO ? Du CO₂ ?
Et on les met où ?
Pas dans l'atmosphère !
Si ?
Oooooh !

Ah mais non ...

Je re-cite :
"Avec le bioéthanol, les émissions CO₂ sont neutralisées au cours du processus de transformation de la canne à sucre en carburant bio, permettant d’afficher un bilan carbone neutre avec près de zéro émission de CO₂."

Ah oui, mais ça c'est lors de la production du bio-éthanol. Pas lors de son utilisation dans le véhicule.
Bon, là aussi, faudrait savoir comment ils font.
Les émissions sont neutralisées. Comment ? Et on en fait quoi ?
Est-ce qu'elles ne seraient pas plutôt "compensées" ?
Vous savez, comme l'astuce de Yann Arthus-Bertrand qui lui permet de voler en hélico en toute bonne conscience.  

Le 16 juin sur AP : http://www.automobile-propre.com/breves/nissan-e-bio-pile-a-combustible-bioethanol-e85/
Il me semblait avoir ouvert un sujet sur le forum, apparemment non. ^^

Le schéma est explicite. L'éthanol du "fuel tank" rentre dans le "reformer". H[inf]2[/inf] sort du "reformer" et rentre dans la pile à combustible avec de l'air.

On jette un voile pudique sur ce que deviennent les molécules excédentaires.
Elles sont réformées.

Je reçois un mail d'Auto-Innov 1 fois par mois, pas vu la news sur AP ...

Pour le Carbone restant, on récupère peut-être des sacs de charbon dans le coffre après réformage ...

Bien vu l'Oiseau
Mais que devient donc le CO₂ produit ?! Chuuuut  

J'avais identifié au moins deux points négatifs mais oublié celui-là.
Les 2 points négatifs selon moi :
> le réacteur (reformer) pour la production d'hydrogène nécessite une catalyse à partir de matériaux rares ET surtout de monter à des températures élevées (> 600 °C)
> la présence d'hydrogène dans une voiture, a fortiori a proximité d'une source de chaleur me semble très dangereux.

Je sens que ce n'est pas la technologie qui détrônera le pétrole

explication de Didier sur AP

"Par ailleurs il y une grosse différence entre du CO2 rejeté par un bio-carburant, issu de plantes qui ont elles-même absorbé du CO2, et du CO2 rejeté à partir d’une énergie fossile qui correspond à un CO2 qui était emprisonné depuis des millions d’années."

Article Wikipedia.

Wikipedia a écrit:L'éthanol liquide est oxydé à l'anode en présence d'eau, générant ainsi du dioxyde de carbone (CO2), des ions hydrogène et des électrons. Les ions hydrogène passent par l'électrolyte, puis réagissent avec l'oxygène de l'air et les électrons du circuit externe pour former de l'eau.

On consomme de l'éthanol, de l'eau et de l'oxygène pour produire du CO2 et de l'eau.

Notons que de l'eau est consommée et produite dans la réaction, mais pas au même endroit, il faut donc un réservoir d'eau pour démarrer la pile et un système de récupération/purification et de pompage pour recycler une partie l'eau produite.

Je sens que ça va dériver...

Il n'y a pas si longtemps on critiquait le bio-éthanol car cela mobilise des terres agricoles pour une production non alimentaire... faim dans le monde, etc...
Si c'est une recherche de solution pour continuer à rouler vite et loin, sans pétrole et sans se poser de question, OK.
Les pétroliers ré-inventeront la production d'H2 à partir de pétrole ! Et on est reparti pour un tour.
Et je n'ose parler du coût et de la pollution liée à la production de l'éthanol à partir de canne à sucre. Déjà, commençons par la démocratisation du tracteur électrique

La course aux prolongateurs d'autonomie complique le problème d'un système simple : moteur électrique + batterie.
Le VE "autonome" permet(tra(it)) de forcer le développement des batteries (meilleure densité énergétique, longévité, recyclage), qui reste le seul vrai point noir depuis l'invention de l'électricité : son stockage.
Côté utilisateur, quand on n'a pas le choix, on s'adapte : on roule moins vite pour aller plus loin et finalement on finit par être aussi (voir plus) heureux

Pour l'heure, le système Rex de BMW me semble la seule alternative temporaire dans la transition du VT au VE. Inutile de nous inventer des usines à gaz (c'est le cas de le dire ) pour nous vendre des km supplémentaires.

Concentrons nous sur les modes de recharge, leur nombre, leur répartition, leur vitesse et les productions électriques renouvelables.

@ke2 : il semble que tu as pris sur Wiki un autre mode de production (électrolysedit 'direct') que celui proposé par Nissan qui se fait par réaction chimique catalysée du mélange éthanol + eau à haute température.
L'électrolyse n'est pas envisageable pour un véhicule à cause du poids.
Je serais curieux de savoir combien d'énergie est consommée pour le chauffage du catalyseur de Nissan. Avez-vous vu une indication du rendement énergétique du système ?

De toute façon, à chaque changement état de l’énergie on a une perte en rendement et aucun des modes de changement proposé dans ce projet ne semble avoir un très bon rendement.

Je ne pense pas qu'ils aient intérêt de communiquer sur le rendement, vu ce qu'il doit être!

MAC974 a écrit:Pour l'heure, le système Rex de BMW me semble la seule alternative temporaire dans la transition du VT au VE. Inutile de nous inventer des usines à gaz (c'est le cas de le dire ) pour nous vendre des km supplémentaires.

Le Rex aussi est une usine à gaz. La différence c'est surtout que la techno du moteur essence est maintenant "maitrisée", alors que là il y a besoin d'un effort de recherche et développement.
Un Rex avec le système de la pile au bio-ethanol ne serait pas pire. Pas besoin d'un second moteur avec pièces en mouvement, dégagements toxiques, et bruyant.

Je suis d'accord avec toi, et c'est bien une solution temporaire à mon sens, donc qui ne nécessite pas de développer du neuf.
Autant garder l'éthanol pour la buvette

MAC974 a écrit:@ke2 : il semble que tu as pris sur Wiki un autre mode de production (électrolyse) que celui proposé par Nissan qui se fait par réaction chimique catalysée du mélange éthanol + eau à haute température.

Je ne vois pas à quel moment ma citation ou cet article Wikipedia parlent d'électrolyse

Tu as raison, j'ai lu en travers ; j'ai vu électrolyte, anode, cathode... Désolé, et merci pour la rectification. J'ai édité mon message pour barrer les co...ries !
Mais ce n'est pas le procédé Nissan ; et c'est juste ce que je voulais signaler au départ !

Ce que propose Nissan se passe en 2 temps : la production d'hydrogène (H2) par 'reformage' puis l'utilisation du H2 dans une pile à combustible.
Le procédé que tu cites (dit direct) utilise l'hydrogène directement sous forme d'ion H+ 'dans' la pile à combustible par une réaction catalysée au niveau de l'anode de la pile.

S'il faut creuser le sujet, je pense qu'il faudrait s'intéresser au bilan global ramené au kWh produit. Le CO₂ et la production de bio-éthanol restant, je pense, les points noirs principaux.
Pourquoi pas le méthane ? On en produit partout où il y a des déchets !