RTE publie le bilan électrique 2013.

voir le lien : http://www.rte-france.com/fr/actualites-dossiers/a-la-une/rte-publie-le-bilan-electrique-2013-la-consommation-francaise-d-electricite-est-stable-1

La consommation en électricité semble marqué le pas,ce qui est une bonne chose, mais n'es ce pas parce que l'industrie française régresse encore ?

En matière immobilière, de gros progrès ont été réalisés : "la chasse aux gaspis", je pense que les programmes d'isolation thermique et des chauffages plus performants et moins energivores y sont pour quelquechose.

alainrvt a écrit:En matière immobilière, de gros progrès ont été réalisés : "la chasse aux gaspis", je pense que les programmes d'isolation thermique et des chauffages plus performants et moins energivores y sont pour quelquechose.

Si on regarde les chiffres, c'est surtout l'industrie lourde qui semble avoir baissé sa consommation, j'aimerais penser que c'est à cause d'une meilleure efficacité mais vu la brutalité de la transition, j'ai un sale doute. Pour les particuliers et PME /PMi (dommage que cela ne soit pas disjoint), la stabilisation est déjà une bonne chose, mais je pense qu'il faudrait sérieusement changer de braquet sur les isolations (et autres) pour que cela soit plus sensible.

zoeilvert a écrit:voir le lien : http://www.rte-france.com/fr/actualites-dossiers/a-la-une/rte-publie-le-bilan-electrique-2013-la-consommation-francaise-d-electricite-est-stable-1

La consommation en électricité semble marqué le pas,ce qui est une bonne chose, mais n'est ce pas parce que l'industrie française régresse encore ?

La météo influe pas mal sur la consommation d'électricité. Les chiffres du premier trimestre 2014 seraient donc en régression par rapport au premier trimestre 2013. Il a fait plus chaud, il y a eu des journées ensoleillées, donc moins de consommation. Il y a des questionnements très forts sur la reprise industrielle. D'un coté, les grosses industries dévoreuses d'énergie ont tendance à délocaliser vers les pays où la demande est forte. Mais, de l'autre, l'industrie française se réorganise et il est possible qu'il y a des solutions énergétiquement plus efficaces qui sont mises en œuvre dans certains secteurs. Il faut comprendre qu'on profite de la crise pour arrêter des lignes de productions obsolètes et pour mettre en chantier des lignes de productions modernes et plus productives.

En fait, la crise a permis de passer des moments critiques. Vers 2005 des spécialistes de ces questions avaient alerté sur le fait que l'Europe allait manquer d'énergie de 2008 à 2013. Ce fut le cas, certains hivers ont vu le pic passer avec environ 400-500 MW de marge, ce qui est ridiculement faible. Il aurait suffit d'un nuage ou d'un demi degré en moins pour risquer un black-out à l'échelle européenne. Le RTE avait en son temps lancé des alertes.

Parce que l'électricité se projetait rare et chère, de nombreux industriels avaient anticipé en lançant des programmes de construction de moyens de productions. Du fait des perspectives, on avait vu des annonces de lancement de centrales à gaz. J'avais eu, à l'époque un débat avec quelqu'un qui était content qu'on lance des programmes d'éoliennes et de solaire en Europe (dans sa tête, c'était pour contrer le nucléaire). Je lui avait démontré que chaque fois qu'on annonçait la mise en place de 10 MW de capacités "renouvelables", dans les médias spécialisés on annonçait au moins 100 MW de capacités "gaz"...

Et puis, tout a basculé. Les USA se sont lancés à fond dans la production de gaz de schistes. Le prix mondial de l'énergie s'est donc retrouvé à la baisse sous la pression conjuguée de la baisse de la demande européenne due à la crise et à la baisse de la demande américaine. Puisque ces derniers ont cessé d'importer massivement ce qu'ils avaient à disposition chez eux. Du coup, les prix du charbon se sont aussi écroulés. Mais, en Europe, la Russie, qui a besoin de devises, maintient un coût du gaz plutôt élevé.
En Allemagne, mais pas seulement, on voit donc des centrales au gaz quasi neuves fermer, tandis qu'on relance la construction de centrales au charbon à lit fluidisé. C'est le cas en Pologne. Les hautes températures atteintes permettent un rendement supérieur à 45%. Ça, c'est la bonne nouvelle. Et on les annonce compatibles avec des systèmes de captation de CO2 ... qui restent à mettre au point. Ça, c'est la mauvaise nouvelle.

La France exporte de l'électricité vers le reste de l'Europe. Ce qui est une façon pudique de dire vers l'Allemagne. Cela permet de faire rentrer des devises. Les tensions avec la Russie tendent à faire monter le prix du gaz. La position de l'Allemagne sur le sujet de l'Ukraine s'explique en partie par le fait qu'elle dépend aussi du gaz russe. L'industrie allemande a besoin de sources d'énergie bon marché pour maintenir ses prix.

Pour faire baisser la courbe du chômage, on espère tous un redémarrage industriel en France. Il devrait faire augmenter la consommation d'électricité en France. De combien ? C'est la grande inconnue.

Léonard a écrit:Parce que l'électricité se projetait rare et chère, de nombreux industriels avaient anticipé en lançant des programmes de construction de moyens de productions. Du fait des perspectives, on avait vu des annonces de lancement de centrales à gaz. J'avais eu, à l'époque un débat avec quelqu'un qui était content qu'on lance des programmes d'éoliennes et de solaire en Europe (dans sa tête, c'était pour contrer le nucléaire). Je lui avait démontré que chaque fois qu'on annonçait la mise en place de 10 MW de capacités "renouvelables", dans les médias spécialisés on annonçait au moins 100 MW de capacités "gaz"...

Surtout que la mise en place de l'éolien, si on en croit l'exemple allemand force à garder une grosse capacité hors éolien de (j'ai lu de 0.7 à 0.9 de la capacité nominale), pour palier les jours sans vent, ce qui fait que si sur l'année, on a un belle production, on se force à maintenir quasiment un second outil de production (pas toujours propre), ce qui n'est pas sans conséquence sur le prix et même sur le bilan global en terme de pollution.