Transition énergétique allemande...

pas si verte que ça !


http://www.manicore.com/documentation/transition_allemagne.html

Plus noire que verte. Mais avec de bons chargés de comms, on peut faire croire au monde entier que c'est le modèle à suivre parce qu'on a arrêté quelques réacteurs nucléaires.

En résumé :

En Allemagne, les émissions de CO2 du secteur électrique sont globalement en diminution depuis 35 ans.

Si ce pays a bien connu une hausse de l’utilisation du charbon entre 2009 et 2013, la fermeture de centrales nucléaires n’en est pas la cause. L’explication vient plutôt d’une forte baisse du cours mondial du charbon couplée à un effondrement du prix du CO2 sur le marché européen, qui a entraîné dans de nombreux pays européens un nouvel attrait pour cette énergie au détriment du gaz. En 2014, la consommation de charbon a pourtant de nouveau diminué en Allemagne.

La production nucléaire allemande a chuté de 40 % depuis 2006, alors que les exportations d’électricité ont augmenté. L’essor des énergies renouvelables électriques, éolien et photovoltaïque en tête, rend possible cette transition et assure une diminution des émissions de gaz à effet de serre. En parallèle, l’Allemagne a su, depuis plus de 10 ans, maintenir stable sa consommation d’électricité, notamment grâce à la généralisation d’appareils électriques domestiques efficaces.

Les efforts doivent être poursuivis, aussi bien dans l’installation d’énergies renouvelables que dans l’efficacité énergétique, pour que l’Allemagne puisse continuer à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre et rester sur la trajectoire ambitieuse qu’elle s’est fixée : un mix électrique composé d’au moins 80 % d’énergie renouvelable en 2050, après une première étape à 50 % en 2030.

http://decrypterlenergie.org/international/la-sortie-du-nucleaire-en-allemagne-entraine-t-elle-une-hausse-des-emissions-de-co2
Bonne lecture

Petite remarque : ces statistiques s'arrêtent en 2014, la consommation ne baisse qu'à partir de cette année là; cela me parait un peu léger de tirer des conclusions à partir d'une seule année. Ecrire "Un recours accru – mais passager – au charbon entre 2009 et 2013"  me parait un peu prématuré...
On pourrait observer que la consommation de charbon + lignite et les émissions de CO2  ont augmenté entre 2011 et 2013, et de plus elles restent à un niveau élevé.
D'autre part, on insiste sur les exportations de l'Allemagne vers la France : 6 TWh d’électricité, ce qui pourrait faire croire que l'Allemagne est en excédent au contraire de la France; il faudrait donc préciser que la même année, la France a exporté 92 TWh vers ses autres voisins....
Donc les statistiques, on peut les interpréter de différentes façons...

Le sujet a deux ans...mais toujours d'actualité.

CROLLES a écrit:En résumé :

En Allemagne, les émissions de CO2 du secteur électrique sont globalement en diminution depuis 35 ans.

Si ce pays a bien connu une hausse de l’utilisation du charbon entre 2009 et 2013, la fermeture de centrales nucléaires n’en est pas la cause. L’explication vient plutôt d’une forte baisse du cours mondial du charbon couplée à un effondrement du prix du CO2 sur le marché européen, qui a entraîné dans de nombreux pays européens un nouvel attrait pour cette énergie au détriment du gaz. En 2014, la consommation de charbon a pourtant de nouveau diminué en Allemagne.

La production nucléaire allemande a chuté de 40 % depuis 2006, alors que les exportations d’électricité ont augmenté. L’essor des énergies renouvelables électriques, éolien et photovoltaïque en tête, rend possible cette transition et assure une diminution des émissions de gaz à effet de serre. En parallèle, l’Allemagne a su, depuis plus de 10 ans, maintenir stable sa consommation d’électricité, notamment grâce à la généralisation d’appareils électriques domestiques efficaces.

Les efforts doivent être poursuivis, aussi bien dans l’installation d’énergies renouvelables que dans l’efficacité énergétique, pour que l’Allemagne puisse continuer à diminuer ses émissions de gaz à effet de serre et rester sur la trajectoire ambitieuse qu’elle s’est fixée : un mix électrique composé d’au moins 80 % d’énergie renouvelable en 2050, après une première étape à 50 % en 2030.

http://decrypterlenergie.org/international/la-sortie-du-nucleaire-en-allemagne-entraine-t-elle-une-hausse-des-emissions-de-co2
Bonne lecture

S'appeler décrypter l'énergie et pondre cela ... Il est exact que depuis un an, l'industrie allemande a aussi subit un ralentissement. De plus, ils ont lancé des travaux qui commencent à porter leurs fruits, et donc, il y a une meilleure liaison entre le nord, gros producteur d'éolien, et le sud, gros consommateur d'énergie. Mais, la situation est loin d'être idéale et très loin de correspondre à ce "décryptage". Surtout, sur le long terme, c'est faux. Ce n'est pas parce qu'il y a une amélioration tardive et limitée que tout est devenu rose. L'arrêt du nucléaire a bien été compensé par une augmentation de la production en charbon et lignite. De plus, vu les prix pratiqués, les allemands subventionnant l’extraction du charbon, la filière gaz, qui est plus propre, s'est effondrée. Si la France subventionnait autant le charbon que les allemands, on aurait encore des mines de charbon ouvertes en France.

En ce qui concerne les exportations allemandes vers la France, la question du coût est aussi très instructive. Les allemands vendent à la France de l'énergie en dessous du prix du marché. En clair, ils vendent quant l'éolien est en sur-capacité et ils vendent du surplus, qu'ils n'arrivent pas à écouler dans leur pays. Les français exportent de l'électricité en Allemagne a des conditions financières nettement plus intéressantes, en euros, la balance est nettement en faveur d'EDF. En clair, les Allemands n'arrivent pas à couvrir leurs besoins de pointe et c'est le nucléaire français qui leur maintient le réseau... On est en train de renforcer le réseau THT alsacien. Officiellement en vue d'une future fermeture du CNPE de Fessenheim. Mais, on a engagé une seule tranche de travaux, et celle-ci sert à permettre de meilleurs transferts vers le pays de Bade voisin sans que le réseau alsacien ne s'écroule sous la demande. Pour la fermeture, il faut une seconde tranche de travaux, et les autorités n'ont pas débloqué l'argent ... Pas encore.

PS : au fait, les producteurs d'énergie renouvelable français qui vendent sur le marché libre, font comme EDF, ils
profitent de ce déséquilibre allemand et vendent cher en Allemagne, plus cher qu'ils ne produisent, ce qui les rend rentables. Quand le réseau allemand aura fini de construire les lignes renforcées entre le nord et le sud, il est possible que la situation change...

Document très fourni, je n'ai pas encore tout lu, mais j'ai l'impression que sur le point de la stabilité d'un réseau basé à 95% sur les renouvelables, on se contente de dire qu'une étude à montré que c'était possible, sans donner beaucoup de détails, juste qu'à partir de 50 ou 60% il faut faire appel à du stockage.

Mais je me demande quelles circonstances sont considérées pour dimensionner ce stockage. Il ressort du document que le mix sera largement dominé par l'éolien et le photovoltaique. Ne peut-on envisager des périodes assez longues de soleil voilé et de vents faibles simultanés ? Les centrales destinées à compenser les fluctuations de production à base de biogaz ou de thermique classique ne seront sans doute pas conçues pour pallier à une perte de 75% de la ressource habituelle, ou alors cela voudrait dire que l'on a quasiment deux systèmes de taille comparable en parallèle, dont l'un utilisé de façon très intermittente, et donc difficile à rentabiliser.

Et que se passe-t-il en cas d'évenement climatique imprévu à long terme? Par exemple si des petits copains de l'Eyjafjallajökull se mettrent à cracher en coeur des cendres dans l'atmosphère qui affaiblissent le rayonnement disponible, et eventuellement se déposent sur les panneaux, et dont les poussières fines pourraient endommager les mécanismes des éoliennes?

Si une nouvelle glaciation se profile ? Temps couvert, neige sur les panneaux, glace sur les pales d'éoliennes ?

Si des modifications climatiques modifient le régime des vents et rendent les zones d'implantation choisies pour les éoliennes moins optimales ?

Ceci dit il est très interessant que l'Allemagne tente l'expérience, surtout si on peut se contenter de l'observer de l'extérieur. Si ça marche, peut être que tout le monde dira qu'ils ont eu raison et voudra faire de même, mais cela fragilisera un peu l'approvisionnement énergétique de l'humanité.