En voilà une mesure forte !

Interdiction du chauffage à gaz dans les maisons neuves à partir de l'été 2021 !
Les immeubles suivront un peu après.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

C'est la première fois je crois qu'une réglementation interdit les énergies fossiles. Bizarrement ça ne fait pas la une des journaux. Peut être parce que tout le monde s'en fout ?
Où il faut relativiser, c'est que le neuf représente peu. Il va falloir agir sur l'ancien également.

Réponse de l’État, suite de la mise en demeure pour inaction climatique formulé par le Conseil d’État ?

Ça m'étonnerait, ça serait une réponse beaucoup trop rapide pour un paquebot comme l'État.
Mais saluons l'avancée quand même.

Quelques remarques.

1/ Les dirigeants politiques "semblent devoir" arbitrer en faveur de l'électricité au détriment du gaz.

2/ Semblent seulement, car ils ne peuvent ignorer qu'ils le font au moment même où ils tentent simultanément de saborder le programme électronucléaire français, qui fournit comme chacun sait un service pilotable, pour le substituer a/ par de l'électricité d'origine majoritairement intermittente, mais b/ également par du gaz, et pas qu'un peu.

3/ Les 10 dernières centrales thermique mises en service en France sur la dernière décennie sont toutes à cycles combinés gaz, représentant près de 5,5GW de puissance installée. La Belgique qui entend sortir du nucléaire d'ici 2025 (représentant 6GW et 40% de sa production annuelle d'électricité) a prévu de compenser cette sortie par au moins 3GW de centrales à gaz. Rappelons que le gaz pour produire de l'électricité rejette 50X plus de CO2/kWh que le nucléaire. Où sont les pseudo écolos pour s'en indigner...?

4/ Les gaziers vont naturellement crier au retour du tout électrique (de fait ils crient déjà), mais c'est un parfait jeu de dupes à l'intention d'une opinion crédule et manipulable : ils sont ravis de la sortie du nucléaire partout en Europe, et savent qu'ils vont tirer les marrons du feu, les intermittents étant bien évidemment incapables d'assurer seuls la continuité de service.

5/ Aussi le gaz ne sera donc plus consommé dans des chaudières individuelles, mais brûlé dans de grosses unités chargées de produire directement et massivement de l'électricité, en particulier pour pallier les inéluctables défaillances des ENRi.

6/ Les antinuks dans un réflexe pavlovien vont également crier au loup, pensant dans un premier temps que cette promotion de l'électricité dans le chauffage domestique servira les intérêts du nucléaire. Mais étrangement vous ne les entendriez plus si le nucléaire disparaissait (s'il disparait, ce que je ne crois) au profit des énergies intermittentes. Les mêmes applaudiraient alors à tout rompre aux formidables "grille-pains électriques", feignant d'ignorer que la solution de chauffage électrique d'ores et déjà à privilégier sont les PACs dont les diffuseurs associés n'ont rien de ces caractéristiques.

Conclusion : la politique de gribouille continue de plus belle, et nous fonçons dans le mur en klaxonnant. Ce doit être ça, la quintessence du "en même temps".

On ne parle que de nouvelle maison.

Il y a bien une prime pour remplacer sa vieille chaudière.

Cela va juste éviter que la production de gaz pour le chauffage n'augmente.

Je me réjouis de cette annonce, cela veut aussi dire qu'il n'y aura pas/plus de chauffage collectif dans les nouveaux logements et donc la fin des appart chauffés à 23° et dont les occupants sont obligés d'ouvrir en grand les fenêtre en plein hiver.

Comme le souligne Caillou, il faut toutefois faire très attention à ce que le surcroît de puissance réclamé à EDF ne soit pas fabriqué avec des centrales à Gaz sans quoi nous aurions alors tout perdu.... Fabriquer 15 MWh de chauffage (la conso moyenne d'une petite famille) réclame 300 Kg de gaz pour la chaudière de la maison mais avec des radiateurs électrique et de l'électricité au gaz, c'est plus de 500Kg de gaz (car le rendement de transformation GAZ => Chaleur => electricité => Chaleur est pas nature moins bon que Gaz => Chaleur

Plus d'électricité dans le chauffage des maisons = plus de risques de black out, et obligation de surdimensionnement inutile des productions.

C'est plutôt une très mauvaise nouvelle.

Cette tendance à pousser l'électricité comme énergie domestique n'est pas récente.
Le facteur d'émission de CO² et le coefficient d'énergie primaire ont diminué en début d'année en faveur de l'électricité :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

attention dans certains commentaires vous faites une erreur de raisonnement: le chauffage ne sera pas fait par des convecteurs mais par des pompes à chaleur (rendement > 3)
Donc meme avec une partie de l'électricité produite au gaz le rendement reste meilleur qu'une chaudière qui aura un rendement de 1.1 maximum
Les centrales à gaz récentes ont un rendement de plus de 60%

Hum, les pompes à chaleur en lotissements !
Vive les relations de bon voisinage !

Une pompe à chaleur a le même profil d'appel de puissance qu'un convecteur. Elle en appelle juste 3 fois moins. Mais comme on est en train d'en installer3 fois plus, on retrouve exactement tous les problèmes des convecteurs sur le réseau.

Avec l’aberration suivante :
Tous les pics de chauffage sont traités par des centrales thermiques.
On produit de l'électricité à partir du gaz avec un rendement de 60% (dans le meilleur des cas, certainement pas lors des pics sérieux), on la transporte avec un rendement de 80% pour la convertir en chaleur.
Euh, c’était pas plus simple de bruler le gaz là où on voulait de la chaleur?
Chauffer avec de l’électricité, c'est la même aberration que rouler en thermique. C'est pas le meilleur emploi de l’énergie.

amiral_sub> Les centrales à gaz récentes ont un rendement de plus de 60%
Yes, avec le fameux CCG (cycle combiné Gaz) (à ne pas confondre avec le CCS de la sequestration carbone (carbon capture& Storage)!!!)
C'est ce que j'ai pris en compte pour passer de 300kg à 500kg de gaz nécessaire (coef 0.6)

Par contre, je n'ai pas compris comment on fait de la PàC dans les logements collectifs. Je verrai bien une solution pour les grands ensembles parisiens en forant jusqu'au Dogger (la nappe phréatique à 70° sous Paris)

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Pixel a écrit: chauffer avec la chaleur perdue dans les centrales, nucléaires ou fossiles

C'est un véritable scandale de NE PAS réutiliser la chaleur des centrales.

Que ce soit le cas en France ou en Allemagne, à la rigueur, l'influence du lobby greenpeace est fort... Mais en Chine, j'imagine qu'ils doivent quand même pouvoir "imposer" cette mesure de bon sens. @Leonard, est-ce que tu sais si c'est le cas?

Ce dont tu parles Pixel, c'est les réseaux de chaleur
Pas très utilisé, mais très intéressants : utilisation d'énergies inexploitables individuellement, foisonnement de puissance des installations, maintenance réellement assurée (rendements et pollution contrôlés).

Antoine, comment veux-tu utiliser la chaleur des centrales?
Pour exploiter la chaleur directe, il faudrait les mettre en ville.
Et là, ça va crier au scandale.

Bien vu Zadene mais n'est il pas possible de faire de long tuyaux calorifuge?

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]


En regardant la centrale de Chinon, on pourrait
1. Chauffer des cultures sous serre
2. Chauffer la zone industrielle
3. Chauffer le village d'Avignon
4. Chauffer la ville de Chinon

Par contre, je n'ai pas compris comment on fait de la PàC dans les logements collectifs

Et pourtant c'est le cas dans mon immeuble construit il y a un peu plus de 10 ans (13 logements sur 4 niveaux + terrasse). C'est en fait de la climatisation réversible, le gros du système est installé sur le toit-terrasse avec répartition et contrôle individuel dans chaque appartement (je ne connais par le détail de l'installation). Ça fonctionne bien, sans trop de problèmes (sauf une année quand il y a eu un souci d'eau de condensation mal évacuée et qui a gelé, mais cela a été réglé).
Le système peut avouer ses limites lors d'épisodes froid trop intense (de plus en plus rares) et il y a des convecteurs installés au cas où, mais nous n'avons jamais eu à les utiliser (ce qui n'est pas le cas de certains voisins), vu que nous chauffons plutôt vers 18° (comme pour la Zoe ) et là ça a toujours suffi.

en réponse à zouzou, tu penses vraiment que l’État n'a pas de dossiers/lois/articles tout prêt?
Je pense le contraire, surtout dans le domaine de l'énergie.

Personnellement je pense que ce n'est pas une bonne décision parce que l'on veut à nouveau généraliser.
Il se construit de plus en plus de "méthaniseur" dans le monde agricole, il y en a un à 10 km de chez moi.
Je pense que pour ceux qui habitent à coté, c'est pertinent de vouloir se chauffer avec ce gaz.
Moi, j'ai une pompe à chaleur eau/eau, ce n'est pas bruyant du tout car c'est bien isoler dans ma cave.

L'utilisation de la chaleur des centrales a été réalisée par d'autres pays , y compris la Suisse.
On est capable de transmettre la chaleur à distance avec de faibles pertes (mais peut être pas à 100 km, quand même).

Bon, j'ai une vieille chaudière gaz, mais j'ai un poêle à bois hydro, et une pompe à chaleur (en panne pour l'instant, occaz, qui sera échangée avant Noël).

Pourquoi j'ai pris du bois, et pas du pellet ? D'abord, question économique, installation qui m'aurait coûté mes 2 bras, au vu de la maison, et je suis pas sûr sûr que j'aurais su installer seul.
D'autre part, même si on me dit qu'il n'y a rien à craindre dans l'avenir, du bois, tu vas en forêt, tu coupes un arbre, et tu arrives à te chauffer. Les 30-40 W du circulateur ? Ça sera facile à produire.

La pompe à chaleur est venu compléter l'ensemble, mais j'ai pas encore entièrement finalisé la gestion du tout.
C'est à dire je pense ne pas faire "tourner" la pompe quand il fera moins de 3 ou 5 °C, à déterminer.

Actuellement, je règle la température du ballon tampon et si le poêle ou la pompe ne donne pas assez, la chaudière se met en route, jusqu'à ce que j'ai 1 ou 2 °C de plus dans le ballon tampon.

Je pense qu'avec ça, j'aurai un bon départ. Je compléterai ensuite avec des panneaux thermiques, peut être, et sans doute quelques panneaux photovoltaïques, en 2021, et peut être quelques batteries de secours, que je devrais pouvoir récupérer pour un prix très bas.

L'isolation n'est pas encore au top mais déjà pas trop mal. Quelques petites correction à apporter.

Bon, je vois qu’il y a manifestement un problème dans l’énoncé : si l’on décide par la loi de supprimer la possibilité du recours au gaz de chauffage/ECS pour les particuliers (maisons individuelles dans un premier temps, logements collectifs dans un second), c’est A PRIORI pour diminuer la consommation globale de gaz du pays, considérant qu’il se trouve être là un des principaux vecteurs de GES participant du changement climatique. Non...? Non !!

Et pourquoi non, car là devrait être l’objectif - la baisse de la consommation de gaz - objectif qui devrait se concrétiser objectivement dans les chiffes par la constatation de ladite baisse !

Or que constate-t-on, derrière le vernis du discours, pour ne pas dire de l’éternel blabla gouvernemental :

En France en 2009, le gaz produisait 30 TWh d’électricité. En 2019, 39 TWh. Si la hausse - réelle - semble modérée, ce n’est que du fait du relatif maintien du nucléaire dans la production globale. Comme cette production est vouée à diminuer puis à disparaître, il ne faut pas douter un instant que la hausse de la consommation de gaz lui sera inversement conditionnée.

En Allemagne la consommation de gaz résultant de la production d’électricité a augmenté de 10% entre 2018 et 2019 (à tel point que l’Allemagne n’a jamais autant consommé de gaz que l’année précédente), et encore de 2% sur le premier semestre 2020 et ce malgré le confinement et l’essor important simultané de capacités intermittentes.

En fait, pour qui comprend bien la logique, ce n’est pas « malgré » cet essor, mais grâce à celui-ci : le déploiement des ENRi va de pair avec une augmentation de la consommation de gaz pour les raisons invoquées précédemment (intermittence d’une part croissante de la production et nécessité de continuité de service). Ceci lui est donc non conjoncturel, mais consubstantiel.

Aussi : c’est une tartufferie d’habile communicant mais piètre dirigeant politique que de présenter cette mesure comme une avancée et un progrès quel qu’il fut.

NON la consommation de gaz de chauffage/ECS ne va certainement pas baisser en France ni dans tous les pays d’Europe qui prennent de mêmes orientations (Poutine et les Qataris se frottent les mains), elle va même nécessairement augmenter pour toutes les raisons qui viennent d’être dites.

Et je le signe : les émissions de GES du système de production d’électricité français (son intensité carbone) ne peuvent à l’avenir qu’augmenter, c’est inéluctable vu les orientations prises, et ce dès cette année avec la fermeture de Fessenheim. RDV au prochain bilan de RTE, histoire de démystifier les charlatans de la « « « transition écologique » » ».

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]